Les chaines d’informations sont en boucle. Les rassemblements de plus de 5.000 personnes sont interdits.
Pourtant, au milieu de la grisaille et de cette jauge impérative qu’il ne fallait surtout pas dépasser, il était un Zénith qui semblait complet, plein à craquer tant la ferveur du public était puissante.

Boulevard Des Airs était à Nantes le 6 mars dernier. Avec eux, un show léché et une énergie plus forte que tout. Avant de retourner à cette série de mauvaises nouvelles, aux contacts qu’il faut désormais à tout prix éviter, les 4.900 personnes présentes ont eu une droit à une jolie parenthèse. Merci Boulevard Des Airs.

Boulevard-des-Airs-Crédit-Photo-Sophie-Brandet

© Sophie Brandet

Dernière échappée avant la pluie

Quand ils sont arrivés à Nantes en ce jeudi, les 7 membres de Boulevard Des Airs étaient loin de se douter que leur premier week-end de tournée serait aussi le dernier… Avant 6 mois.
Dix dates au total, six annulées, quatre reportées. L’hécatombe. Mais un exemple parmi tant d’autres de l’état actuel des tournées françaises.
Le Zénith de Nantes y a échappé, pour le plus grand plaisir de leurs fans.

19h… Le calme règne autour du Zénith pourtant c’est l’effervescence à l’intérieur. Ce soir Boulevard Des Airs est de retour, et ils sont attendus de pied ferme. Après un passage à la Nuit de l’Erdre en juin dernier, le public Nantais souhaitait rapidement revoir le groupe aux accents du Sud. Vœu exaucé, le groupe annonçait, peu de temps après, une tournée des Zéniths avec un passage par celui de la ville des petits beurres. Joie Que ce soit dans la fosse ou dans les gradins, l’ambiance
y est légère… Tout comme en loges. Visiblement heureux de se revoir mais surtout soudés comme à leur habitude (ils se connaissent bien depuis 15 ans alors c’est normal comme souligne le chanteur Sylvain Duthu). On rit, on se charrie, on se prépare, o n chantonne, on espère être à la hauteur aussi.
Dans vingt minutes ils seront sur scène.
Après un instant de communion, des checks, des câlins aussi, c’est sous les cris que les musiciens entrent sur scène, suivi de près par les deux chanteurs, Sylvain Dut hu et Florent Dasque. Originaires de Tarbes, le groupe créé au lycée transpire cette amitié qui ne connaitra pas de limite d’âge, ni de temps. Sur scène, c’est toujours dans les rires et dans le plaisir qu’ils jouent… C’est beau à voir.

4.900 personnes, digne d’un complet au Zénith de Nantes

Avec « Tout le temps », « Ce gamin là », « Demain de bon matin » et « Comment ça tue », BDA de leur sigle signe une entrée en force qui sera à l’image du concert dans sa globalité. Avec leur lumières tour à tour car rées (créant un parfait cadre) stroboscopiques, claires, sombres et largement plurielles, le spectacle prend une dimension supplémentaire et se place dans la catégorie du show beaucoup plus que du simple concert.
«Bruxelles », la température monte encore d’un cran. S’enchaînent alors « Paris Corbeil »,
« Emmène moi », « Allez Reste » (habituellement en duo avec Vianney, leur ami, comme ils le citent
tendrement en introduction de la chanson) et « Si La Vie Avance ».
Changement de rythme. Pour le groupe, i l est temps de faire une pause et de revenir aux sensations du début, quand les salles comptaient parfois moins de cent personnes, que Boulevard Des Airs n’évoquait pas encore un grand groupe en devenir.
Sylvain,Florent, Jérémie, Jean Noël, Ernst, Jean Baptiste et Laurent sont désormais au centre du Zénith. En acoustique sur cette seconde scène, avec des guirlandes rappelant l’esprit guinguette, le groupe se raconte, en commençant par « Cielo Diego », largement applaudi.
Après deux courts flashbacks, Boulevard Des Airs entame « À côté de toi », hymne 2020 des Enfoirés. L’honneur est grand Approchés par la troupe crée par Coluche, le groupe ne pouvait pas refuser. Trop fiers, heureux et honorés d’œuvrer pour la cause, de poser une pierre à l’édifice. Le choix était bon… Retrouvant leurs hymnes forts du début, les Enfoirés s’offrent avec ce titre un vrai hymne fédérateur. Le single est haut placé dans les charts… Bingo!

Mais ce n’est pas tout. Avant de refermer le rideau sur ce retour dans le passé, les Tarbais descendent de scène et prient le public de s’assoir. Obéissant, ou soucieux de plaire à leurs idoles… c’est toute une fosse qui s’exécute. Impressionnant à voir.« Vous les gradins vous pouvez rester assis, c’est bien » plaisante Sylvain.
Commence alors «J’m’excuse pas», en ronde, au rythme des claquements de doigts des quatre mille neuf cents personnes présentes.
Au final, Boulevards Des Airs signera à ce moment précis l’instant le plus fort du show. Émouvant et chaleureux à la fois, on ne peut résister à la gentillesse constante chez eux.

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© Sophie Brandet

Boulevard des Airs, “On se dit que vous aussi”

Pourtant la parenthèse ensoleillée touche à sa fin. Après un rapide au revoir, retour sur scène pour « Tellement Banal ». « Je me dis que toi aussi » et puis s’en va. On en aurait bien repris pourtant. Dans le paysage français, Boulevard des Airs a su s’installer et obtenir le respect et la reconnaissance avec deux nominations aux Victoires de la Musique dont une pour la « chanson de l’année » remportée en 2019.
En octobre, ils seront au Zénith de Paris puis de Lille avant de clôturer pour de bon ce chapitre de leur histoire… Pour l’Ouest, ça sera La Roche-sur-Yon au Vendéspace. On aurait aimé leur dire « Allez reste » pourtant !

Sophie Brandet.

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A propos de Sophie Brandet

Nantaise d’adoption mais citoyenne du monde, je suis journaliste photographe professionnelle depuis bientôt 10 ans. Au départ un besoin de figer des souvenirs, puis une passion, au final un métier. J’aime les gens, capter un instant, m’enrichir de ces rencontres. Entre les tournées et les salles de concerts nantaises, j’ai créé mon quotidien. À ça s’est ajouté l’écriture. Complémentaire aux photos pour reproduire la magie du moment décrit. Un concert dure 1h30... faisons perdurer l’instant.