Sa tournée avait pourtant bien commencé. Caen en ouverture, puis Le Mans, Tours et enfin Nantes. Quatre premières dates d’une tournée qui aurait dû s’étirer jusqu’à juin avant de reprendre en octobre. Comme beaucoup d’autres, Christophe Maé a vu sa tournée annulée. Nantes, qui fait figure de rescapée dans le paysage, avait donc rendez-vous avec sa « Vie d’Artiste » ce dimanche 8 mars. Deux heures de show avec une scénographie toute neuve et une setlist déjà bien rodée.

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© Sophie Brandet

Retour au Zénith de Nantes pour Christophe Maé

En ce 8 Mars, le calme règne dans Nantes… Ou presque. Le Zénith accueille ce soir Christophe Maé qui est loin d’en être à son premier passage dans la ville. Pour lui, Nantes c’est un arrêt qu’il connaît bien. Ce dimanche, les nantais sont présents pour découvrir « La Vie d’Artiste », nouvelle tournée du chanteur.

Dévoiler des pans de sa vie, Christophe Maé sait faire. Connu pour ses chansons autobiographiques, qu’elles soient destinées à ses deux petits garçons Jules et Marcel avec « Mon Ptit Gars » pour l’un et « Marcel » pour l’autre ou encore son épouse avec « Ballerine » écrite à l’époque en guise de demande en mariage, le natif de Carpentras n’écrit jamais mieux que lorsqu’il écrit sur sa propre vie.

Le titre de son album parle de lui-même : ce soir Christophe Maé chantera ses débuts, ses galères, bien avant qu’il ne devienne l’un des personnages principaux de la comédie musicale du Roi Soleil et bien avant encore qu’il ne soit l’une des figures emblématiques de la chanson française. Difficile à imaginer quand on le voit ce soir-là sur la scène du Zénith de Nantes ! Pourtant, avant de devenir celui qu’il est aujourd’hui, Christophe Maé n’était que Christophe Martichon et jouait dans les bars de Saint-Tropez ne se rêvant sans doute même pas là où il est aujourd’hui.

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© Sophie Brandet

Roulotte, feu de bois et guirlandes lumineuses pour la vie d’artiste

Il est à peine 18h30 lorsque le show démarre. Après une courte intro vidéo, Christophe Maé apparaît tout droit sorti d’une roulotte reproduite à taille réelle. Ce soir, l’ambiance est au feu de camp, à la proximité,  aux confidences de fin de soirée. Voilà trois ans que le chanteur n’avait pas repris la route, dire qu’il est attendu est un euphémisme. « Casting » ouvre le show, puis résonne « Les Gens », single devenu tube sorti à l’automne dernier.

Très vite le showman reprend ses habitudes et descend les quelques marches qui le séparent du public. A croire qu’un show de Christophe Maé ne serait pas complet sans ces balades dans les travées, sans ces contacts avec les spectateurs.

Ce qui transperce de ces moments, c’est la tendresse qu’il porte à ses fans, la reconnaissance immuable qui ne triche pas. Christophe Maé sait qu’il doit tout au public: « Je m’arrête pour vous regarder. J’ai envie de voir avec qui je vais passer la soirée. C’est comme à la maison mais vous êtes 4999… J’espère que personne n’a grugé ! » dit-il tout en remontant sur scène. La bonne phrase au bon moment, l’humour plutôt que le pessimisme.

La scénographie, composée tour à tour de guirlandes lumineuses, d’un feu de camp, de grand rideaux façon voilures de bateau ou voilages de maison ancienne selon les chansons, offre des moments aussi poétiques que grandioses mais toujours élégants.

De « Belle Demoiselle » à « Week-end sur deux », en passant par « Tombé sous le charme » ou encore « Il est où le bonheur », « C’est ma Terre », « On s’attache », « la Fin de l’été », pendant deux heures, Christophe Maé jongle entre anciens et nouveaux tubes avec brio.

Un rapide au-revoir sous la clameur et le rappel est déjà là. Commence alors « L’automne », magnifique chanson issue de son album « Je veux du bonheur ». « La dernière danse » clôture le show.

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© Sophie Brandet

Ce soir, ces paroles là  résonnent un peu plus fort : « Dire adieu, dire à la prochaine, je n’aime pas ça […] Si on faisait comme si, on se revoyait demain […] Si on faisait comme si, ce n’était pas la fin […] Si on faisait comme si dehors tout allait bien… ». À cet instant, il ignore encore que s’arrête aussitôt cette tournée débutée quelques jours plus tôt seulement. À l’heure des mauvaises nouvelles en bataille, Christophe Maé a réussi l’incroyable défi d’un moment suspendu, tendre, et résolument joyeux. « La vie d’artiste » reprendra en septembre, sauf décision contraire.

Sophie Brandet.

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A propos de Sophie Brandet

Nantaise d’adoption mais citoyenne du monde, je suis journaliste photographe professionnelle depuis bientôt 10 ans. Au départ un besoin de figer des souvenirs, puis une passion, au final un métier. J’aime les gens, capter un instant, m’enrichir de ces rencontres. Entre les tournées et les salles de concerts nantaises, j’ai créé mon quotidien. À ça s’est ajouté l’écriture. Complémentaire aux photos pour reproduire la magie du moment décrit. Un concert dure 1h30... faisons perdurer l’instant.